Clause de non-sollicitation
Définition / description
La clause de non-sollicitation interdit à un ancien salarié, après la rupture du contrat de travail, de solliciter ou recruter :
- les clients ou partenaires commerciaux de son ancien employeur ;
- les collaborateurs ou salariés de l’entreprise.
Elle constitue une alternative plus souple à la clause de non-concurrence, en se concentrant sur les actions de détournement plutôt que sur l’interdiction d’exercer une activité professionnelle.
Conditions d’exercice
Conditions de validité
Pour être valable, une clause de non-sollicitation doit :
- être rédigée clairement par écrit, dans le contrat de travail ou un avenant ;
- préciser :
- la durée d’application (généralement 6 à 24 mois) ;
- les catégories de personnes visées (clients, salariés, partenaires) ;
- le champ géographique, le cas échéant ;
- être proportionnée aux intérêts légitimes à protéger ;
- ne pas restreindre excessivement la liberté professionnelle du salarié.
Exclusion et limites
- La clause ne doit pas empêcher toute activité concurrente de manière indirecte ;
- Elle ne requiert pas de contrepartie financière (contrairement à la clause de non-concurrence), mais son contenu doit rester équilibré.
Modalités pratiques
- La clause est activée après la rupture du contrat, que celle-ci soit amiable, unilatérale ou à durée déterminée.
- Elle peut viser :
- les clients actifs à la date de rupture ;
- les clients avec lesquels le salarié était en contact direct ;
- les collaborateurs de son service ou équipe, uniquement pendant un certain délai.
- Peut être renforcée par une clause pénale (montant forfaitaire en cas de violation).
Pratiques et recommandations
- Définir clairement les personnes protégées : liste de clients, types de postes, hiérarchie.
- Prévoir une durée raisonnable (ex. 12 mois) pour éviter tout abus.
- Éviter les formules trop générales ou vagues (« toute sollicitation ») sans cadre défini.
- Utiliser cette clause comme instrument complémentaire à une clause de confidentialité ou de non-concurrence.
Cadre juridique
- Code civil, art. 1134 et suivants (principe de liberté contractuelle) ;
- Jurisprudence luxembourgeoise, notamment sur les clauses restrictives de liberté professionnelle ;
- Absence de disposition spécifique dans le Code du travail, mais encadrement par le droit des contrats.
Note
La clause de non-sollicitation est plus facilement acceptée par les tribunaux que la clause de non-concurrence, à condition qu’elle ne serve pas à contourner indirectement les exigences légales.
En cas de litige, le juge peut réduire ou annuler une clause disproportionnée.